jeudi 11 janvier 2018

Mémoires généalogiques de ma grand-mère : chapitre 4


Résumé des chapitres précédents : ma grand-mère Huguette BAUDINET (1923-2015) a décidé il y a 15 ans de raconter la vie de ses aïeuls. 

Après l'histoire de son arrière grand-mère maternelle Manthélasie (chapitre 1), celle de Maria Germaine BOCQUET (chapitre 2), sa grand-mère maternelle, celle de sa grand-mère paternelle, Berthe Léonie TOUPET (chapitre 3), nous allons découvrir aujourd'hui le "curriculum" de son père, mon arrière grand-père : Fernand Alfred (Albert) BAUDINET.









Mariage de Fernand et Germaine le 3 décembre 1921


"Né le 10 mars 1898 à 18h30 à Longwy-Haut (54), décédé le 12 avril 1957 à Warcq (08).

Fils de Guillaume dit Jean BAUDINET (1854 Thionville - 1900 Longwy) et de Berthe Léonie TOUPET (1868 Charleville - 1950 Charleville).

Fratrie : 
Georgette Berthe Émilie BAUDINET (1894 - 1985)
Hélène BAUDINET (1896 - 1898)
Florent Léon BAUDINET (1899 - 1985)





Berthe et Guillaume dit Jean habitent Longwy-Haut où les parents BAUDINET ont une entreprise de monuments funéraires à côté du cimetière.


Après la mort de Guillaume dit Jean due à un "chaud et froid" pris en sculptant (pendant l'hiver) des motifs sur la façade du Château Raty à Mont-Saint-Martin près de Longwy, la famille BAUDINET quitte Longwy et vient demeurer à Charleville, d'abord rue des Juifs (actuellement rue H. Taine) puis rue des Charrons où la tante Marguerite DEMAZY-TOUPET tenait une mercerie.

Fernand et Léon vont gratuitement à l'école Saint Rémi, leur mère lavant le linge des prêtres de cette école.

Fernand passe le CEP en 1911, il n'est pas reçu. Sa mère ne le trouvant pas assez fort pour aller travailler à l'usine, l'envoie chez les maraîchers de Saint Julien (écart de Mézières). Il ira ensuite ouvrier à l'usine Gailly à Charleville.





1914 - C'est la guerre et l'invasion allemande.

Fernand, sa mère, frère et soeur évacuent à Paris. Ils demeurent 42, avenue de la Reine à Boulogne-sur-Seine.

Fernand travaille chez Schneider comme tourneur. Sa mère Berthe et sa soeur Georgette chez Aéroplanes Farmann (voir chapitre 3), son frère Léon aux Magasins Réunis.

1917 - Après l'hécatombe en 1916 à Verdun, on lève la classe 18.

Fernand est mobilisé le 17 avril 1917 à Versailles au 83e Régiment d'Artillerie Lourde comme 2e canonnier servant, n° matricule 10305 à la 61e Batterie.




(NDR : sur l'acte de naissance et de mariage de Fernand, son deuxième prénom est Alfred, sur sa fiche matricule, c'est Albert... une erreur militaire ?)

Permission du 29 octobre au 9 novembre 1917.

5 janvier 1918, à l'hôpital complémentaire de Chalons-en-Champagne : "Induration du sommet droit" (contracté en service commandé).

28 janvier 1918 : sortie de l'hôpital.

5 juillet 1918 : régime exceptionnel pour BAUDINET Fernand, soldat au 13e RAC à l'hôpital temporaire n° 6 à Chalons pour congestion des sommets. Entré le 6 juillet, sorti le 10 et guéri.

Permission de détente au camp le 10 juillet 1918.

3 août 1918 : hôpital auxiliaire de Troyes. À sa sortie : pleurite sommet droit.

Il nous avait raconté qu'il avait été en convalescence à Pamiers (Ariège)... quand ? (rien sur le livret militaire).




Fernand au 13e RAC


Mars 1920 : Médaille de la Victoire.




Mai 1920 : Certificat de bonne conduite.

Juin 1920 : démobilisé, se retire rue du Petit Bois à Charleville.

26 juillet 1920 : embauché à l'usine Rheinardt en qualité de tourneur en fer (jusqu'au 14 septembre 1934).

3 décembre 1921 : mariage avec Germaine HUT, domicile au 13 rue des Marbriers à Charleville.





1er décembre 1923 : naissance d'Huguette sa fille, même domicile.

24 septembre 1927 : naissance de sa deuxième fille Michelle, domicile rue Irenée Carré.

24 septembre 1931 : Fernand est opéré à l'hôpital de Charleville pour un ulcère au duodénum. (prix d'une consultation chez le docteur : 15F, chirurgien : 20F)

Chômage : l'usine ferme 3 jours sur 7. Fernand fait des petits et des gros boulots.

14 septembre 1934 : fermeture définitive de l'usine Rheinardt.

24 septembre 1934 : Fernand prend la gérance de Docks Ardennais à Warcq en versant une caution de 3000F (souvenir incertain) avec l'aide de sa belle-mère Maria HUT, un oncle Jean Baptiste Azer CHAMPEAUX et une cousine Charlotte DELVAS.

Fernand va vendre avec son camion dans les villages aux alentours, son épouse tient le magasin.





1939 - C'est de nouveau la guerre : mobilisation générale.

3 septembre 1939 : Fernand est rappelé, le camion est réquisitionné par l'armée.

17 septembre 1939 : affecté à la 203e Compagnie du C.OR.A. n° 1 (NDR : Centre d'organisation automobile, organismes mis sur pied à la mobilisation, chargés de rassembler les véhicules et les animaux provenant de la réquisition ou de la construction, de les mettre en condition et de les livrer aux unités.) à Amiens puis à Bruyères-le-Châtel (91).

22 novembre 1939 : il quitte Bruyères-le-Châtel où il était le chauffeur du Commandant.

(NDR : réformé temporairement n° 2 par la Direction de la Commission Spéciale de Réforme de Versailles en novembre 1939 pour ulcère duodénal opéré)

14 février 1940 : obtention d'une Berliet n° 322 AV pour les tournées, avec carte de circulation temporaire du 14 février au 14 mai 1940 (on allait évacuer le 13 !!).

10 mai 1940 : les allemands envahissent la Hollande et la Belgique.

13 mai 1940 : lundi de Pentecôte. À 4h du matin, évacuation dans la Berliet, 13 personnes, au volant : Fernand BAUDINET avec Camille HUT et son chien. À l'intérieur, sa mère Berthe, sa soeur Georgette, Maria HUT sa belle-mère, sa femme Germaine, ses filles Michelle et Huguette, Juliette la femme de Camille et ses 4 enfants : Marcel, Robert, Jacqueline et Jean.

15 mai 1940 : arrivée à la Ferrière (85)

27 mai 1940 : Fernand est embauché au camp d'aviation à 6h du matin, comme tourneur.

11 juin 1940 : ordre de mission de Transocéanie pour Paris pendant l'avance allemande.

De juillet à novembre 1940, Fernand est embauché pour les moissons, les vendanges, chez un maçon pour démolition de bâtiment, construction d'un puits, ramonage, etc...

26 novembre 1940 : Fernand part pour Paris avec son beau-frère René HUT.

29 novembre 1940 : Fernand arrive à Warcq avec un laissez-passer (les Ardennes sont en zone interdite).

14 février 1941 : retour de Germaine et Michelle.

De 1940 à 1944, Fernand va chercher le ravitaillement à Charleville, aux Docks Ardennais, avec la voiture et le cheval d'un cultivateur (Monsieur SIMÉON). Il va chercher le pain pour le village chez un boulanger de Manchester (écart de Mézières), il remplace aussi le facteur.

En mai 1942, Fernand tombe à l'eau avec sa remorque de pain en traversant la Meuse avec le bac, conséquence : congestion pulmonaire.







3 septembre 1944 : Libération, les Américains sont à Warcq.

19 février 1950 : décès de sa mère, Fernand prend froid aux obsèques, conséquence : congestion pulmonaire.

En 1956, Fernand entre à l'hôpital de Manchester.

12 avril 1957 : Décès de Fernand.

19 avril 1957 : Obsèques, messe à Warcq, inhumation à Charleville.

Pendant l'occupation, Fernand a été réquisitionné pour aller surveiller la nuit les voies de chemin de fer."





NDR : ma grand-mère me racontait que Fernand son père avait probablement été gazé lors de la Grande Guerre et qu'il en était revenu avec un certain alcoolisme.

Après la Deuxième Guerre Mondiale, elle l'accompagnait au café où il buvait par addiction. Au moment où il se rendait aux toilettes, elle en profitait pour vider la bière de son père qu'il ne remarquait pas à son retour car "cela lui faisait ça de moins", me disait-elle avec un air affectueux. 

Mon père m'a dit que son grand-père Fernand décédé l'année de ses onze ans, était un homme doux qui respectait les enfants. Il faisait souvent des blagues et rigolait bien.



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Le prochain chapitre sera le dernier des mémoires d'Huguette BAUDINET.












1 commentaire:

  1. Bonsoir Fabien, Toujours autant d'émotion à pénétrer dans l'intimité de votre famille. Merci pour ce partage.
    @Girondegenea (Murielle)

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