mardi 31 décembre 2013

BILAN 2013, en route pour 2014 !


 

L'année 2013 se finit...Nous faisons le bilan des activités généalogiques.




 
Ma généa-addiction date d'y il a 3 ans, lorsque ma maman est partie rejoindre les anges...Depuis, le virus s'est fortement développé.


Mes grand-parents paternels m'avaient initié il y a une vingtaine d'années mais sans déclencher quelque recherche que ce soit. A 20 ans, je courrais après autre chose que mes racines...


Depuis fin 2010, j'ai entrepris de construire mon arbre sérieusement, avec quelques points de départ, notamment le travail côté paternel, quasi-complet, et un arbre "Notre Temps" rempli par mon grand-père maternel.




En février 2011, je publiais mon premier arbre sur Geneanet avec 464 individus.

Fin 2012, il avait évolué pour dépasser les 3000.

Actuellement, il affiche 4368 personnes, dont bien 350 sont dans des branches indirectes (sans sosa).




 
J'utilise Heredis depuis 2011 et j'apprécie particulièrement la dernière version H2014 pro.

Outre le travail de recherche familial servant à alimenter mon arbre, j'ai pu découvrir le partage et la collaboration.

Quelques messages de remerciements, flatteurs, des déblocages de branches, des recherches à plusieurs, Geneanet m'a permis d'avancer, de faire avancer les autres, de rencontrer des cousins...



Les visites montrent que l'arbre est consulté.






2013 fut une année explosive pour moi car elle m'a permis de pouvoir envisager l'activité généalogique sous un angle professionnel.

Pro, c'est aussi travailler pour ceux qui ont le désir de connaître leurs racines; c'est aussi assister ceux qui sont déjà passionnés et qui veulent avancer, connaître d'autres outils, d'autres sources.

En juillet va naître ma micro-entreprise généalogique.

C'est aussi faire partie d'un réseau d'entraide (TW, FB, Blogs, G+...) car le néo-généalogiste n'est plus seul, c'est la magie de la technologie.


Au delà des recherches personnelles, j'ai ressenti le besoin de partager cette passion avec les mêmes fous que moi...

(On reconnait bien le néo-généalogiste dans un cimetière ou une salle d'archives...Curieux, excité, persévérant, photographe, collecteur de pistes...)

Je dois rendre ici hommage à Sophie BOUDAREL (www.lagazettedesancetres.com) qui m'a motivé et m'a mis sur la voie professionnelle. Sans elle, je n'aurais pas mis en place tant de projets... Merci Sophie ;)

Son booster a été la rédaction d'un article sur mon activité scolaire paru dans RFG#208.




Mon action principale est donc tournée vers les plus jeunes, vers l'école, où les enfants apprennent à se situer dans l'espace et dans le temps.

Il était donc temps de mettre en application mes projets scolaires et pédagogiques.

Après un coup d'essai avec les CM1 (voir "Les CM1 de BAGES année scolaire 2012/2013"), j'ai renouvelé l'expérience avec un double niveau (voir "
INITIATION à la Généalogie : CM1/CM2 école élémentaire "Le Canigou" de BAGES") mais avec une préparation plus travaillée et un challenge pour les jeunes (Brevet du jeune généalogiste-Fédération Nationale de Généalogie).

2014 sera l'année où je vais commencer à promouvoir cette activité dans les autres écoles de mon secteur.

 
Cette année m'a permis de pouvoir m'entretenir avec les anciens de ma famille pour recueillir le maximum d'informations logées dans leur mémoire...

J'ai la chance d'avoir encore 3 grand-parents sur 4; ils ont à eux trois 273 ans.


Depuis une semaine, le cercle généalogique de mon village "geneabages" est ouvert. 
J'en suis le Président et déjà, quelques parents d'élèves, des connaissances et des acteurs de la vie associative du village sont impatients de devenir membres...


J'ai ouvert mon blog début octobre pour partager mes expériences et histoires généalogiques, motivé par les généa-challenges.

8 articles publiés depuis et des statistiques encourageantes : 






2013 m'a également donné envie de commencer le travail de recherche pour un projet de livre où je raconterai l'épopée de mes ancêtres vosgiens en Égypte entre 1850 et 1905.


Le point d'orgue de cette année fut les Deuxièmes Généalogiques où j'ai pu rencontrer des personnes formidables, passionnées, voire atteintes mentalement par le virus comme je peux l'être...^^

Faire la rencontre concrète d'acteurs majeurs connus seulement par le web ou la presse est une chose très exaltante !

Je ne peux tous les citer, mais je pense à eux souvent.

J'ai eu le plaisir de faire connaissance avec P.V.C. ARCHASSAL, avec qui je partage le même goût du mystique...j'ai hâte de pouvoir faire partie d'une de ses formations et pourquoi pas à Perpignan ???


2014 va être riche en travail et pauvre en temps libre, mais c'est la rançon de notre passion.

Conjointement à la préparation de l'activité pro, je commence dans une semaine une formation d'ouvrier paysagiste pour 6 mois avec l'AFPA à Rivesaltes... Je reste dans la culture des racines !

2014 sera le centenaire du début de la Grande Guerre. Je me suis inscrit pour participer à l'indexation des Poilus (Bonhommes) sur Mémoire des Hommes.

J'en suis à 375 poilus annotés, le webmestre m'a indiqué que je faisais partie de la liste de tête des indexateurs... Flatté!

Ce travail me permet de mieux connaitre cette sale guerre et de découvrir des histoires très intéressantes.


2013 va mourrir, vive 2014 !

La culture de nos racines permet l’épanouissement de nos jeunes pousses ;)









dimanche 22 décembre 2013

INTERVENTION HISTOIRE CM2

INTERVENTION HISTOIRE CM2



École Élémentaire Le Canigou Bages


Lundi 9 décembre 2013





En route pour rencontrer les CM2 de l'école primaire de Bages.



Je commence à les connaître depuis un an, classe verte, généalogie...


Et je vais aujourd'hui agrémenter leur programme d'histoire qui s'étale de 1789 à 1945.

Une période riche pour tout généalogiste...


Rendez-vous à 14 H,

pause récré à 15H30, 

fin prévue vers 16H40.



Je prépare la salle, les chaises, les tables de présentation, le PC, l'écran...


Mes 40 artistes arrivent pour prendre place dans un chahut calme mais prometteur ;)


L'attention obtenue (!), je leur présente le programme de l'intervention....histoire....

Pas hyper emballés, mais bon, des surprises viendront !


Nous commençons par le jeu des rois :

-> Trouver le nom, des Rois et Empereurs vus sur l'écran.



















J'ai partagé le groupe sur les 2 classes, A et B, pour le challenge.


Les Monarques s'étalent de François 1er à Napoléon III et sont pour la plupart inconnus...

A part Louis XIV et Napoléon 1er, les autres sont des quidams dans l'ombre de l'histoire...
Mystère en CM2 !...

Je pense remanier le jeu en 4 équipes de couleurs (bleu, rouge, vert, jaune) avec des plaquettes de couleurs correspondant aux Monarques...

L'équipe désigne un chef de plaquette...

Les plaquettes gagnantes sont comptabilisées...

L'équipe ayant le plus de bonnes réponses gagne ! 


Ce système semble plus éducatif et ludique pour les enfants.

Ceci dit, nous avons un artiste hors pair dans le groupe, Emilio, qui pendant les 30 minutes de ce jeu, a retranscrit les visages de toutes les photos en dessins incroyables de précision et de rapidité...


On a même eu droit à un bonus Marie-Antoinette (17) ;)
___


La première demi-heure passée, nous avons abordé le programme proprement dit.


Après avoir défini les raisons de la Révolution, nous sommes entrés dans le vif du sujet.

J'ai utilisé des objets de la période en question pour faire "accrocher" les enfants.

De la Révolution, nous sommes passés à Napoléon 1er, le retour de la monarchie, 1830 vite fait, 1848...Napoléon III...1870...La belle Époque...et enfin la Première Guerre Mondiale.

Merci à la cérémonie du 11 novembre de notre village et aux maîtresses de CM2, cette période leur parle beaucoup plus, c'est frais !

Quelques questions, quelques découvertes (Poilus? Non, Bonhommes...) du bavardage, des déconcentrés...

Avant d'aller plus loin, la récré s'imposait !

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J'en ai profité pour respirer un peu et préparer deux tables d'exposition pour les enfants.





Ils ont pu découvrir quelques éléments depuis 1789 (actes fiscaux papier originaux), deux plaques de shakos, objets Napoléoniens, obus, munitions, numismatique, médailles...


Beaucoup d’intérêts pour ceci, ce qui démontre l'importance du toucher et du voir pour le souvenir de l'enfant.

J'ai réussi à faire le lien entre la guerre 14/18 et les jeux virtuels de guerre (dont moult moins de 16 s'y adonnent...) avec l'obus gravé de mon AGP en leur expliquant que ça, c'est du "vrai", à combien ça portait...et que leurs jeux d'aujourd'hui sont très irréels, loin de la guerre réelle et beaucoup plus "sale"...









Hélas, la cession est passée trop vite. 


Nous avons fini sur une petite initiation de paléographie avec deux documents milieu XVIIIe , le premier sur la bénédiction de la grosse cloche du village d'Anould 88 (1743) et le second sur un nota du curé de Luché-Pringé 72 (1740) concernant les difficiles conditions climatiques et le Carême forcé...!

L'exercice consistait à observer les différences de graphisme de l'époque et de lire quelques mots...



J'ai été très surpris de l’acuité des enfants à déchiffrer ces documents !!!



Nous avons dû nous quitter après une belle discussion  pour les intéressés, malgré quelques perturbateurs connus, en se promettant de se revoir en janvier pour la deuxième cession de généalogie et plus tard pour une deuxième cession d'histoire.


Le bilan de cet après-midi est positif, les enfants ont retenu des éléments, j'ai pu tester leurs attentes et leur niveau.

Je ne peux qu'améliorer cette prestation qui permet du moins d'illustrer le programme de CM2 en Histoire sinon de renforcer les connaissances des enfants à la veille de leur entrée au collège.


J'ai hâte de les revoir et de les surprendre, notamment par le travail d'indexation sur Mémoire des Hommes que j'ai réalisé, 69/72 Bagéens, avec des histoires très intéressantes de marins et d'aviateurs...mort pour la France entre 1914 et 1918 ;)

Merci aux enfants, aux Institutrices et à la Directrice sans qui rien n'aurait été possible.




SOURCES : wikipédia/AD88/AD72/photos perso













mardi 3 décembre 2013

INITIATION à la Généalogie : CM1/CM2

INITIATION à la Généalogie :


CM1/CM2 école élémentaire 
"Le Canigou" de BAGES




Année scolaire 2013/2014
 

Cette année, j'interviens dans deux classes à double niveau : CM1/CM2 (les A et les B)


Suite aux interventions de l'année précédente, le projet devient très concret : je l'aborde désormais d'une manière professionnelle.

La préparation de ces interventions a été plus soignée et cette année, je propose aux enfants de relever le défi de la Fédération Nationale de Généalogie : Le Brevet du jeune généalogiste.


La première séance a eu lieu le lundi 25 novembre 2013 pendant tout l'après-midi.


 
J'ai préparé un dossier pour chaque enfant des 2 classes où il a pu trouver :
  • une analyse de son prénom et de son nom de famille
  • la répartition de son nom de famille en 4 cartes de France sur 100 ans
  • Un livret préparé par mes soins pour soutenir son travail personnel
  • Une fiche individuelle
  • un arbre vierge

Je suis intervenu pendant une heure et demi par classe.

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Déroulement


Nous avons commencé par définir ce qu'est la généalogie.

Peu d'enfants connaissaient ce mot mais beaucoup savaient ce qu'est un arbre généalogique...^^

J'ai ensuite fait un tour de classe pour parler des prénoms et des noms de famille... Là, j'ai eu des bouches ouvertes et des yeux agrandis !

A la question "Savez-vous ce que veut dire votre nom ?", j'ai eu des réponses diverses comme :

"Moi, ça vient de la mare..."
(Mademoiselle Liz CANARD)


Beaucoup ont des origines espagnoles (nous sommes à 25 km de la frontière) et ils ont découvert le suffixe -ez (fils de)
De la même manière, je leur ai expliqué que cela existait dans tous les pays, et que les noms se sont formés d'une manière identique.

Nous avons vu le préfixe ben (Maghreb) , les suffixes -son (anglophones) -sen (Scandinavie) -es (Portugal) -ak (Pologne) qui signifient tous fils de.


Nous avons ensuite abordé la méthodologie pour commencer sa généalogie. 
 
Bien sur, la recherche commence par demander les informations de base à ses parents et ses grand-parents.

Je leur ai expliqué comment remplir une fiche individuelle simple, quelles sont les informations essentielles à noter (nom, prénom, date et lieu de naissance...)

L'arbre vierge servira de brouillon car ils sont libres pour le montage.

Le livret leur propose des sites internet à visiter (geneanet, rfg, archives en ligne, mémoire des hommes, archives de France).



Je leur propose également mon assistance (e mail/tel) en cas de difficultés ou questions diverses.

Leur challenge sera de réaliser un travail sur les 15 premières personnes de leur arbre.

Mais la Fédération est souple, ils peuvent travailler sur qui bon leur semble (collatéraux), nulle obligation de faire un arbre direct parfait...

Les enfants ont été assez emballés par ce travail et surtout par la sanction du Brevet.

"-Monsieur, c'est quoi un brevet ?
-C'est un diplôme.
-Super! j'en ai déjà 6, ça m'en ferra un de plus !"


 
Nous avons ensuite visionné des actes (du XVIe au XXe) où ils ont découvert les différentes façons d'écrire selon l'époque.


Nous avons terminé la séance par des photos d'antan.

Les garçons ont réagi face aux poilus et les filles face aux belles toilettes du XIXe.




Les deux maîtresses ont été apparemment ravies.

Quelques enfants et parents m'ont déjà envoyé des mails pour bien comprendre le travail demandé ainsi que pour quelques difficultés familiales.

(J'ai même reçu un mess. d'un élève à la fin d'après-midi de ce lundi!)

L'échéance de leur travail est fixée vers fin mai 2014, date où nous irons visiter les AD66 pour une sortie pédagogique qui conclura les interventions.

Mais la consigne a été donnée :

C'est une activité de loisirs et les devoirs du jour passent avant (acquiescement des maîtresses ;)

L'année scolaire se finira avec la remise des Brevets.

Madame Évelyne DURET, chargée de la jeunesse à la Fédération est ravie de cette initiative et m'a encouragé à poursuivre et à approfondir ma démarche.

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Lundi 9 décembre 2013, je vais revoir les CM2 uniquement pour leur faire une séance de soutien d'histoire car leur programme est royal : Révolution -> 2GM !

Je rédigerai un billet pour raconter cette intervention, nouvelle pour moi.

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Je reverrai tous les enfants pour la deuxième séance de généalogie en janvier qui portera sur les moyens technologiques et les photos de famille.
(Les enfants sont un public rêvé pour parler d'informatique et d'internet, ils ont ça en eux...)

Je leur ai conseillé de profiter des fêtes de fin d'année pour discuter avec leurs aïeux présents. Je leur ai suggéré d'enregistrer ces conversations par mémo-vocal.

Les graines sont plantées, reste à arroser et nous aurons de belles racines !

samedi 30 novembre 2013

Mon Poilu, mon Bonhomme, mon Pépère...

MON POILU,
        MON BONHOMME,
                           MON PÉPÈRE...





Jules Ernest LAMAZE naît le vendredi 4 juillet 1879 à Anould dans les Hautes-Vosges.


Anould, vue depuis l'église


La vallée de la Haute-Meurthe offrait les ressources nécessaires à l'industrie d'alors : l'eau, la pierre, le bois des montagnes.

On pouvait y voir se développer nombre de scieries, papeteries, filatures, tissage, distilleries, taille de granit, etc...


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Nous sommes à Anould.  

Toponymie : Anould signifie simplement le lieu qui mène à la prairie. Il provient de l'altération du gallo-romain Ad noldium. En effet, il est évident à un observateur paysan des premiers siècles de l'ère chrétienne qu'Anould mène à la vaste et magnifique prairie de la Meurthe qui s'étale d'Anould à Saulcy. Le fond de la vallée qu'elle occupait intégralement autrefois est constitué à différents étages en profondeur de matériaux fluvio-glaciaires, en particulier des galets, dont l'assemblage possède, à cause des interstices non colmatés, un grand potentiel de nappe aquifère.

L'origine du nom d'Anould possède aussi une autre version pseudo-savante, abondamment reprises dans les interprétations journalistiques ou communes :
Anould garderait l'emblème végétal latin alnus voulant dire aulne ou aune. Le lieu aurait été planté d'aulnes, comme Fraize (fraxinus en latin) serait le lieu où se trouvent des frênes, Saulcy du latin salix le lieu où poussent des saules.Précisons que Fraize vient de fracta, la fracture si visible dans le paysage, et que l'étymologie de Saulcy reste incertaine.

Blason Blasonnement :
Écartelé au premier d'or à trois montagnes accolées de sinople chargée chacune d'un filet en bande d'argent, et surmontées d'un faucon pèlerin de sable ; au deuxième de gueules au soleil d'or issant du canton senestre accompagné de trois fleurs de colchiques d'argent posée 1 - 2 ; au troisième d'argent à deux sapins de sable mis en bande ; au quatrième d'azur à quatre truites la 1° et la 4° en pal et affrontées, la 2° et la 3° en fasce et adossées.
Commentaires : Par ce blason, la commune d’Anould a voulu symboliser les montagnes qui l'entourent, avec les galeries de mines et le faucon dans le ciel, les prairies par les colchiques dorées au soleil, les sapins des forêts vosgiennes et les truites des torrents.



C'est une forte commune composée de différents hameaux dont aucun ne porte le nom d'Anould : Chalgoutte, le Chapelet, Déveline, Gerhaudel, les Gouttes, les Granges, la Hardalle, la Haute Fontaine, l’Anoux, la Mangoutte, le Paire, le Raingoutte, le Souche et Venchères.

Quelques-uns s'étagent sur les bords de la Meurthe, d'autres sont perdus dans les replis des contreforts de la vallée, sur le ruisseau de L'anoux qui descend, de la rive gauche et rejoint la Meurthe en amont de Saint-Léonard.





Anould est renommé pour ses admirables et immenses Papeteries du Souche. Élevés sur la rive droite de la Meurthe, les bâtiments de ces papeteries occupent l'emplacement d'un ancien moulin banal relevant des seigneurs du
ban d'Anould
, et dont le barrage sur la Meurthe est indiqué sur la carte de Cassini.
Quelques titres du XIIe siècle font mention de ce moulin seigneurial.



On sait que l'industrie du papier dans les Vosges peut se flatter d'une origine
presque bicentenaire


Les papeteries du Souche datent de 1820.



 Historique

Le 17 Mai 1820, le préfet autorise la fabrication de papier. La papeterie est alors crée. C’est Emile François Joseph FERRY-MILLION qui s’en porte acquéreur.
Le 26 octobre 1829, Monsieur de LIGNIVILLE achète la seconde moitié des parts à FERRY-MILLION pour une somme de 50 000 francs.
En 1834, suppression des cuves et montage d’une machine à papier, cette machine a été la seconde dans le département des Vosges, la première étant installée depuis 1829 à Plainfaing. 
En 1837, la mauvaise fabrication de la machine causa la ruine de son propriétaire qui dut déposer le bilan.
Le 4 avril 1838, Alexis Antoine BOICHARD achète l’établissement.  
Du 10 au 28 novembre 1838, Alexis Antoine BOICHARD, Louis Joseph TEURE et Hippolyte BIS fondent la Société Anonyme des Papeteries du Souche au capital de 800 000 francs, autorisé par Ordonnance Royale le 25 mai 1841.
En 1846, une troisième machine, entièrement construite dans les ateliers de l’usine, fut installée.
Vers 1895, une usine de pâte chimique est construite.
En 1905, les pêcheurs à la ligne engagent un procès, la décision obligea la société à démonter l’usine de pâte chimique.
1914-1918, Anould reste protégé par les lignes françaises. Monsieur SCHUEHMACHER, directeur de l’usine fait ériger la Vierge de la Délivrance à proximité de l’église d’Anould.
En 1926, l’usine compte 1000 ouvriers.
1944, durant cette année, la papeterie est le centre de la Résistance du canton, des maquisards blessés de Corcieux y sont cachés.
Le 15 novembre, la papeterie est détruite par l’Armée Allemande.
En 1946,l’usine fut reconstruite.
En 1946, l’usine du Souche se lance dans la fabrication des cahiers ainsi que des enveloppes.
En 1952, une machine à papier est offerte en indemnisation des dommages de guerre.
En 1966, les Papeteries du Souche visent une autre direction : elles s’orientent vers le papier couché.
En 1969, les papeteries de France rachètent les Papeteries du Souche.
En 1972, les papeteries de France sont intégrées par le groupe AUSSEDAT-REY. La production est spécialisée dans les papiers couchés. 
En 1989, INTERNATIONAL PAPER devient l’actionnaire majoritaire d’ AUSSEDAT-REY.
Le 15 février 1999, AUSSEDAT-REY disparaît, fondu dans les différentes branches d’activité d’International Paper. L’appellation de l’usine est une nouvelle fois modifiée et devient International Paper S.A. Papeteries du Souche. Le siège social déménage à Gyancourt.
Le 1er janvier 2000, est annoncé le partenariat entre Zanders, plus précisément sa division Chromolux, et les Papeteries du Souche.
En septembre 2004, les papeteries du Souche sont rachetées par ADAPACK, elles quittent donc le groupe INTERNATIONAL PAPER.
En 2007, Adapack dépose le bilan. Green recovery rachète les papeteries du Souche permettant de conserver 164 des 215 employés.
En novembre 2010, redressement judiciaire puis liquidation le 21 décembre.
Le 31 mars 2011, rachat de la société par les salariés.
En septembre 2012, le producteur de papier pour affiches et étiquettes Souche Papers à Anould, qui employait 114 salariés, est mis en liquidation judiciaire.
Le 24 septembre 2013, les machines et tous les matériels de l’entreprise Souche Papers sont dispersés aux enchères.


  Elles ont fortement contribué au développement de la vallée et des ses familles. 

 

La mort définitive de cette industrie est une des raisons qui me poussent à écrire ce billet, beaucoup de mes ancêtres y ont laissé un bout de leur vie...



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 Les LAMAZE tirent leurs origines d'un village placé plus haut dans la vallée : Clefcy (Cleuvecy).

 


 

Les aïeux s’appelaient de La MAIZE, un secteur forestier en hauteur sur le Ban de Clefcy.

 

 

La persistance du nom (bien que transformé) montre qu'ils ont su exploiter les ressources naturelles les entourant.

On retrouve des LAMAZE dans toute la vallée, Fraize, Plainfaing, Anould, jusqu'à Saulcy/Meurthe où il existe un quartier La Maize.

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Ma branche LAMAZE est Aulnoise (d'Anould), elle est sure depuis 1702 (acte de décès de Claudon Simon de LA MAIZE :

 

 

Passons 4 générations...

Joseph LAMAZE (1767-1836) est Maréchal-ferrant à Anould.

Son fils Jean Joseph (1808-1873) sera ouvrier aux Papeteries.

C'est le premier LAMAZE qui devient papetier.


En 1840, nait Jean Joseph Émile qui sera l'aîné survivant, son petit frère Jean Nicolas Cyrille n'ayant survécu que 5 mois, entre août 1838 et janvier 1839...

Suivront Jean Baptiste Amédée (1841-1887), Marie Agathe Hermine (1843-1886) et Marie Rosalie (1845-1890).

Tous les enfants deviendront papetiers sauf Marie Agathe qui sera cultivatrice avec son mari.

 

Jean Joseph Émile se marie le 13 janvier 1869 à Anould.

 



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10 années passent...


 ...Quand Jean Joseph Émile LAMAZE se présente à la mairie d'Anould, le dimanche 6 juillet 1879, à huit heures du matin, c'est Monsieur le maire, Monsieur Honoré GUERY, qui le reçoit... Monsieur le Maire ? Un dimanche matin ??? 

Le petit est né vendredi soir, à dix heures, son père a 39 ans et occupe le poste de Papetier Contremaître aux "usines".

"Le samedi passé à fêter l'arrivée du p'tit dernier, fallait bien le déclarer, on n'a que trois jours..."

La maman est Marie Adèle DUVOID, née à Plainfaing en 1845, elle a également ses origines du côté de Ban-sur-Meurthe/Clefcy.

Jules Ernest est le sixième enfant du foyer, après Émilienne (1869), Rosa (1870), Augustine (1872), Albert (1876) et Berthe (1877).

 

Dimanche 8 heures, signatures et collation faites, Jules Ernest est déclaré.

 

Berthe a 1 an et demi, Albert 3 ans et demi, Augustine va avoir 7 ans le 10 septembre, Rosa 9ans et Émilienne vient d'avoir 10 ans.

Le 10 septembre, Berthe rejoint les anges...

Les 3 grandes sœurs vont s'occuper des deux petits frères.

 

L'hiver 1879/1880 va être l'un des plus froids, on enregistrera -37°C le 10 décembre 1879 à Saint-Dié, deux mois plus tard.

 

Jules Ernest LAMAZE ira à l'école communale du Souche.


 

Après son instruction publique, il entrera aux Papeteries, comme tous dans la famille sauf Émilienne qui sera couturière.

 

Voiturier aux Papeteries, il aura en charge le transport des "tronces" de sapin et d’épicéa.

 

  Le 16 janvier 1904, à 24 ans, il se marie avec Marie Louise KLEM, 21 ans, Papetière, fille de Georges Goar, Papetier et de Madeleine ADAM. Son frère ainé, Georges KLEM, sera Soldat au 122e R.I., et mourra pour la France le 21 septembre 1918 suite d'intoxication par gaz...

 

 

Le frère et la sœur sont nés en Alsace, à Obersaasheim, en terrain Prussien...

Le père, Papetier, a réussi à passer en France avec sa famille pour renforcer les effectifs de la Papeterie, alors en plein essor.

 

Le 24 juillet 1904, vient au monde (Marie) Madeleine LAMAZE, la première fille de Jules.

 

C'est mon arrière grand-mère

Elle aura un petit frère, Georges Émile qui ne survivra que 3 mois en 1906.

On retrouve la famille sur le recensement du printemps de la même année :

 

 

Maurice LAMAZE viendra au monde en 1912.

Voici trois photos où l'on retrouve Madeleine et Maurice en 1906, 1913 et 1916.

 


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Le 28 juin 1914, à Sarajevo, l'archiduc François-Ferdinand de Habsbourg, héritier de l'Autriche-Hongrie, est assassiné par le serbe Gavrilo Princip.

Le 31 juillet, à Paris, au restaurant Le Croissant, c'est le tour de Jean Jaurès, abattu par un étudiant nationaliste, Raoul Villain.

 

Le 1er août, les soldats français sont mobilisés. Jules a 35 ans et rejoint Épinal, il est soldat au 43ème Régiment d'Infanterie Territoriale (appelé depuis le 30 juillet 1915 par Ordre du Jour " LE BEAU 43e R.I.T." après les combats de La Fontenelle qui l'ont porté à l'honneur de l'armée).

Pendant la Grande Guerre, le régiment d’infanterie territorial, ou RIT, était une formation militaire composée des hommes âgés de 34 à 49 ans (nés entre 1875 et 1880), considérés comme trop âgés et plus assez entraînés pour intégrer un régiment de première ligne d’active ou de réserve.

Les Territoriaux ou Pépères, initialement chargés de différents services de gardes, ont joué un grand rôle pendant la Première Guerre mondiale.


Les régiments d’infanterie territoriaux ne devaient pas coopérer aux opérations en rase campagne ; le plan de mobilisation ne le prévoyait pas, et ces régiments n’étaient pas outillés pour prêter leur appui aux régiments actifs.
Toutefois les RIT des régions du Nord et de l’Est se trouvèrent engagés d’emblée dans la bataille pour défendre leurs villes et villages. De plus, dès la fin août 1914, les plus jeunes classes des territoriaux furent intégrées dans des régiments d'infanterie d’active et de réserve pour compenser les pertes.
Les régiments territoriaux sont initialement prévus pour assurer un service de garde et de police dans les gares, les villes, les frontières, sur les voies de communication, à l’occupation et à la défense des forts, des places fortes, des ponts et autres lieux sensibles. Ils se trouvèrent par suite des circonstances engagés dans la bataille ou avec une participation indirecte dans les combats.


 Le 43e RIT comprend 14.000 hommes, 75% de vosgiens et 25% originaires de la région de Lyon, des Franc-comtois et quelques Alsaciens.

 

 

  Il fait partie du 6e Bataillon, celui de marche (env. 2000 h.), 22e compagnie, 4e section, 14e escouade.

 

  Le 3 août, la Prusse de Bismarck déclare la guerre à la France...

 

Jules part vers son premier théâtre d'opérations : le Ballon d'Alsace.


Il passera par Remiremont, Bussang, Le Ballon,pour s'établir à Sewen, en contrebas.

 

Le 25 et le 26 octobre 1914, il participe aux combats d'Aspach-le-haut.



Il se battra ensuite à Roderen, Thann, côte 425 en décembre.

 

 

1915

 

 Il arrive à Leimbach le 15 février 1915 pour en repartir le 20 mars direction Thann.

 


 

  Le 5 avril, Le détachement d'armée des Vosges est transformé. Le général Putz change de commandement, et le 43e R. I. T. se trouve placé dans la partie Vosgienne attribuée à la VIIe armée.

Le 6e est à Thann.

Fin mai 1915, il est relevé par le 7e Bataillon et part à la Chapelotte.



Le 3 juin, il quitte le sommet du Ballon de Guebwiller pour débarquer dans la vallée de Celles, son deuxième théâtre d'opérations.

Rendu disponible par la victoire des COLINS, il est prêt à agir.


Le 22 juin, l'alerte tombe :



La Fontenelle est finalement reprise..

 

 

 


 

Le 3 juillet, le Bataillon est envoyé au repos à Saint-Blaise un village entre Raon-l'Etape et Moyenmoutier.

Le 8, il est en réserve au Paire.

 

Le 23 juillet, c'est la victorieuse bataille de Launois.

Le 20 septembre, le 6e Bataillon n'a pas quitté la région La Chapelle-Le Paire.
  

 Entre le 12 et le 15 octobre, il part pour Pierre-Percée(54).

 

Le 1er décembre, il  part pour Raon-l’Étape après Les Ravines.

 Le 18, le 6e retourne au secteur des Colins.


1916

 

Il reste dans le même secteur, Baccarat le 14 mars.

 Début août, il relève un bataillon du 227e à Wisembach.


Ensuite, je retrouve Jules le 9 octobre par une photo carte écrite de sa main (trésor de famille !) :


("Le Poilu", c'est Maurice, son fils !)

Il est en secteur à Nayemont-Charemont.

 Le 2 décembre, il part pour Saint Blaise secteur Ravines pour relever le 4e.


1917

 

Jusqu'en avril, il reste sur le secteur de Saint-Dié.

Les combats font toujours rage et je ne sais pas quand Jules est tombé "malade"...  

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En été 1917, à Romans sur Isère, dans la Drôme, je retrouve sa trace par une carte postale écrite également à sa femme Louise le 1er juillet :

" Mardi 1er juillet 1917,

Chère petite famille bien aimée,

je fais réponse à ta lettre 5 et ma foi, ma chère Louise, je ne sais quoi te dire aujourd'hui, je suis bien content que vous soyez tous en bonne santé, moi je travaille pour y redevenir et je suis sur le sentier. Tu fais bien de te fournir de bois, peut-être que je pourrai te le scier celui-là si ils tardent un peu à te l'amener.

Beaucoup de bons baisers de votre papa qui vous aime et pense toujours à vous."

Je sais qu'elle est venue lui rendre visite à Romans, exploit en été 1917, en laissant ses deux enfants (13 et 5 ans) au village.


Malheureusement, Jules ne survivra pas et s'éteindra le 19 septembre suivant.


 "Suite de Maladie contractée en service..."

 Nous n'avons que peu de documents dans la famille car la maison où vivait Louise a été détruite à la fin de la deuxième guerre.

Je n'ai aucune photo de Jules...

Voici l'avis de décès du Souvenir Français :

 Il repose dans notre caveau familial, dans le cimetière d'Anould entourant l'église :

 

Il est sur le Monument aux Morts de la commune :

 Voilà l'histoire de mon Poilu, mon Bonhomme, mon Pépère...

 

funiculaire du 43e R.I.T. dans les Vosges






Sources : Gallica/geneanet/GoogleMaps/Wikipedia/archives perso

POST-SCRIPTUM :

Après avoir demandé le dossier médical au service des archives médicales hospitalières des armées, début décembre, j'ai eu le plaisir de recevoir (très rapidement : 20/12) une copie couleur du dossier médical de Jules.

 On y apprend que Jules est tombé malade le 26 février 1917 au Pair de Moyenmoutier.

Il était atteint de bronchite persistante des sommets.
 Autrement dit, il s'est fait gazer...

Il est admis à l'hôpital auxiliaire n°46 de Romans le 18 avril, un mois et demi après...!

Il entre à l'hôpital mixte un mois plus tard, le 18 mai.

Le voile est désormais levé, nous savons de quoi il souffrait.

En indexant sur Mémoire des Hommes les MPLF de la commune d'Anould et de celles autour, j'ai pu retrouver des camarades du 43e RIT. Leur lieux de décès et leurs circonstances m'ont permis de mieux cerner la campagne de mon aïeul.


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Le 4 juillet 2014, je découvre que jean-Yves Baxter a sorti un ouvrage sur les enfants de Romans tombés à la Grande Guerre...A tout hasard, nous bavardons et j'en apprends encore : 




Jules a été enterré à Romans à la suite de son décès mais exhumé 5 ans 1/2 après pour rejoindre son village natal. Mon arrière grand-mère Madeleine Lamaze avait 18 ans alors, elle se mariera un mois après, enceinte de mon grand-père Roger Didiergeorges qui naîtra en juillet 1923...

De simples détails changent la vision de la famille...On va de découvertes en surprises...