samedi 7 juin 2014

G comme Gros, Grand, Gras et Gentil

Les noms patronymiques sont parfois formés par des adjectifs se rapportant à des caractéristiques physiques.





Il fallait souvent différencier les personnes au même prénom dans la communauté, en les distinguant par leur lieu de vie, leur métier, une habitude, une histoire, un trait physique…

On pourra donc trouver fréquemment dans sa recherche généalogique des noms tels que Leborgne, Leboucher, Leroux, Dubois, Deschamps, Lebreton, Lhuillier, Lesage, etc…



Mes patronymes issus de surnoms physiques vosgiens sont :


Gros
Grosdemange
Grosdidier
Grosgeorge
Grosjean
Gross
Grossier (issu de Grossire)



Grandclaude
Grandcolin
Grandemenge
Grandidier
Grandiere
Grandjean
Grandmaire


Le Gras (Sarthe)


Gentil

F comme Fières Familles Fraxiniennes





On remarque dans la vallée de la Haute-Meurthe que certains villages ont une toponymie relative aux végétaux….


Il en est ainsi pour Saulcy-sur-Meurthe, issu de Salix, le saule….Anould, issu de Alnus, l’aulne, et Fraize, issu de Fraxinus, le frêne…





L’histoire de Fraize est racontée d’une manière très précise sur le site www.lacostelle.org

Wikipédia fournit également un résumé assez complet sur cette commune :






Fraize est un lieu où j’ai une concentration très forte d’aïeux….


Barbier, Bietrix, Bylon, Chachay (Chaixel), Chenal, Colin, Delait, Didiergeorge, Didierjean, Doyen, Flayeulx, Fleurant, fleurent, Georgel, Gillat, Grival, Grosjean, Housmand, Huin, Humbert, Jacques, Le Masson, Lecomte, Leonard, Levoiron, Mandra, Marchal, Marchand, Masson, Michel, Narre(y), Pechey, Perrignon, Perrin, Perrotey, Petitdemange, Pierrat, Ruyer, Saint Dizier, Simon, Thomas, Valdezey, Vaudechamps, Villaume, Vincent, Voinate, Vuillaume.



Ma mère est une Didiergeorges issue de la lignée Didiergeorge de Fraize…

Voici l'arbre de son grand-père, Maurice Didiergeorges, mon agp : 





On raconte dans la vallée que les Bédgés (surnom issu des initiales DG) sont des géants plus longs que costauds…

Ma grand-mère en a un souvenir de camarades de classe….tout en long !


Voici l'acte de décès de mon plus ancien aïeul Didiergeorge de Fraize, Nicolas :





" 1699 - avril

Le vingt troisième avril décéda Nicolas DidierGeorge et fut inhumé à l'église."


L'acte de baptême le plus ancien concerne Joseph Didiergeorge, son petit-fils : 





"Joseph, fils de Joseph DidierGeorge et de Barbe Vanier (voinate) sa femme fût baptizé le quinzième mars. Le parrain Jean fils de Jean Brabent, la marraine Marguerite Henry de la paroisse de Sainte Marguerite.

(signatures) J. Didiergeorge, J. Valentin, Margue... Henry, Perrotey curé "

J'ai également trouvé grâce à FB une cousine Didiergeorges de Fraize, le patronyme vit toujours ;)

(source : Wikipedia - ass La Costelle - Google maps - arbre perso - archives sept des Vosges - Delcampe)


La suite de l’abécédaire avec le G comme Gros, Grand, Gras et Gentil…

jeudi 5 juin 2014

E comme Catherine d’Espinal




...Voilà le début du mois de mai à Mandray, un petit village vosgien logé dans la vallée du Mandresey, petit affluent droit de la Meurthe, à 10 km au sud-est de Saint-Dié.








Les feux du village sont dispersés sur plusieurs hameaux : Haute-Mandray, Mi-Mandray, Basse-Mandray, Bénifosse, la Béhouille, la Nold, le Pré du Moulin, Mardichamp, le Raichant (signifiant jardin en patois), les Angles et enfin les Carrières

Les origines toponymiques sont floues, en voici une explication possible proposée par Monsieur Valentin :

"Le Lange et Mandramont
En me reportant à l'Étude historique de l'ancien Ban de Fraize, par l'abbé Flayeux, curé de Ménarmont (M. & M ), frère de notre ancien maire, j'ai trouvé l'origine de ces noms : Mandray et Mandramont.
Ce fut à la fin du XVIème siècle que les trois villæ : ville Haute, ville à Mi et ville Dessous, prirent ce nom de Mandray. Jusque là, elles ressortissaient de la paroisse de Fraize.
Puis la situation fut inversée ; Mandray devint chef-lieu de la paroisse et Fraize ne fut plus que son annexe, ne conservant plus à Mandray qu'une chapelle de secours.

A la page 16 de son livre, l'abbé Flayeux écrit : le siège de la paroisse était Mandray, où les disciples de St Dié avaient fondé un oratoire sous le titre de St Jacques et de St' Martin, déjà patrons de l'oratoire primitif.

Entre-deux-Eaux fut démembré de Saulcy et donné comme annexe à Mandray.
L'historien dom Calmet, abbé de Senones, prétend que cette primauté paroissiale a donné son nom à Mandray. « Dans la basse latinité, a-t-il écrit, on appela Mandra une église, un monastère, une demeure en général. »

Le chanoine Rhuyr prétend que Mandray, tiré du grec, signifie retraite du bétail.
Pour moi, je préfère l'explication très admissible de dom Calmet. Car le Chapitre de Saint-Dié possédait, outre l'oratoire, de grands domaines au territoire des trois villæ.

Il est donc normal que Mandray, tout proche du monastère de Saint Dié, soit devenu une annexe, une succursale, et sans doute un lieu de repos et de retraite pour les moines âgés, fatigués ou malades.
Mandray, de nos jours, a conservé en patois son nom primitif : Mandrâ.

C'est à cette époque que, pour la première fois, apparut le nom de Mandramont qui désigna la forêt située au sud de Mandray. Ceci est très important.
Alors, comment ce Mandramont de Mandray a-t-il franchi la crête du Lange (forêt communale et territoire de Fraize) pour désigner les fermes échelonnées sur la montée du Mazeville à la crête de Montégoutte ?

Ce fut le résultat de l'imprécision du texte élaboré en 1680 par les experts qui, à la suite de continuels procès entre le Chapitre de Saint-Dié et les seigneurs laïques, procédèrent à la délimitation du Ban de Fraize.
Voici les limites de ce Ban :
La montagne de 'Mandramont selon le degost des eaux du côté du ban de Fraize... Ainsi la montagne de Mandramont était bien limitée par le degost des eaux du côté du ban de Fraize, donc par la crête du Lange sur le territoire de Fraize.
Et les fermes échelonnées sous le Lange, de la montée du Mazeville à la crête du Montégoutte, ne pouvaient pas être Mandramont mais étaient aussi le Mazeville.
D'ailleurs, si la forêt située au sud de l'église de Mandray avait pris le nom de Mandramont, la forêt communale de Fraize avait conservé ce nom de Lange (de l'allemand lang : long).
Le Lange était un long éperon, détaché du Rosberg, entre les fermes ruinées du 1 Pluriel de villa.
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Rosberg et de la Capitaine, qui s'étendait vers l'Ouest jusqu'à la crête de Montégoutte, d'abord au ban de Saulcy (forêt sectionale de Contramoulin) à celui d'Anould (forêt communale dite de Rougifaing), puis le ban de Fraize encore avec le promontoire de Heindimont, prolongé par le Chêneau.

Donc, il n'exista, géographiquement, aucun Mandramont sur le territoire du ban de Fraize.
Alors, que dire de l'erreur monumentale de ceux qui établirent le plan cadastral de la commune de Fraize, donnant ce nom de Mandramont à la montée du Mazeville jusqu'à la maison Becking.
Je renforcerai encore ma thèse en établissant l'étymologie de ce nom de Mazeville, que personne, pas même l'abbé Flayeux, n'a pu découvrir, et pour cause !
J. VALENTIN

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Nous sommes en 1683, Louis XIV est roi et va avoir 45 ans en septembre…




Le Grand Duché de Lorraine est sous occupation française depuis 1648.



Avril est passé avec ses frimas et ses brouillards de vallées….

Jeanne va accoucher, Jean le sent, le matin est particulier, l’odeur de la forêt est spéciale…

On entend un coucou chanter…

C’est le 2 mai, il est père….


Vite, allons baptiser cette fille au curé, on ne sait jamais…




Elle sera Catherine, fille de la vallée, mon sosa 805, à la 10ème génération…


Le Jean est un d’Espinal, il a des terres, il a la ferme…

Sa femme est une Jacquin, aussi de Mandray…


A Mandray, Jean d’Espinal, on le connait, son père et le père de son père étaient des hommes des Hauts, construisant la vie dans ce refuge monacal de Saint-Diey….


Catherine grandit. L’an 1700 arrive, elle va avoir 17 ans….


Elle se marie vers 1705 à Mandray avec Nicolas Dobiné, Régent d'escole à La Croix aux Mines. Elle a 21 ans.


Elle s’éteint le 1er avril 1757, elle a 73 ans.




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Pour descendre jusqu’à aujourd’hui, il faut passer par Claude Daubiné, son fils, Marie Barbe Daubiné, sa petite fille, Jean baptiste Crovisier, son arrière-petit fils, Eugène Crevisier, mon aaagp, Marie eugènie Crevisier, mon aagm, Maurice Didiergeorges, mon agp, Roger Didiergeorges, mon grand-père maternel.




J’ai beaucoup de plaisir à revenir dans cette verte vallée quand je vais voir mes amis de Mandray ;)






(sources : Wikipédia - Google maps - archives départementales des Vosges - arbre perso)

mercredi 4 juin 2014

D comme Saint Dieudonné





Saint Dié, ou saint Déodat, Deodatus en latin d'église, ou saint Didier ou Dieudonné en ancien français, est un personnage légendaire du VIIème siècle, premier patron d'un vaste ban montagnard centré sur la haute vallée de la Meurthe dans les Vosges.

 Les anciens montagnards vosgiens l'appelaient simplement le bonhomme.

Né à la fin du VIème siècle vraisemblablement en Gaule occidentale voire en Irlande, il est décédé le 19 juin 679, et repose  inhumé dans la petite église Sainte-Marie proche de l’abbatiale à Saint-Dié-des-Vosges. 
Son sarcophage est visible aujourd’hui sous l’autel de cette superbe église romane.





Le saint homme a donné son nom à un modeste chemin montagnard qui reliait autrefois la plaine d'Alsace entre Sélestat et Colmar à la place du vieux marché de Saint-Martin, proche du Petit-Saint Dié : il passe à proximité de sources et de fontaines car le bonhomme fait surgir les eaux de la terre en tapant avec son grand bâton. 

Il donne ainsi son nom au col du Bonhomme et au village du Bonhomme, appelé au XVIème siècle Diedelshausen en allemand. 
Diedel est donc l'équivalent de Dieudonné
C'est pourquoi le marchand empruntant habituellement le vieux chemin saint Dié ou encore l'habitant de Saint-Dié / Sankt Diedeln ou du Bonhomme / Diedelshausen peuvent être appelés occasionnellement Diedeler par les mineurs allemands qui œuvrent dans les mines d'argent du duc de Lorraine au début du XVIème siècle.





Le grand bonhomme, à la beauté grave, accomplit une série de miracles : il redresse les poutres torves comme il rend justice aux démunis, il aménage des prairies en hyères et aide celui qui œuvre pour le bien public ou la vérité, il bâtit en échangeant en jets à longues distances ses outils avec son fidèle compagnon Idoux, que celui-ci soit à Moyenmoutier ou ailleurs.

Par la maîtrise de ses outils muées en armes de jet magiques, le bonhomme évangélisateur transparaît en maître de guerre assagi. 
Mais il ne faut pas lui chercher noise car il est susceptible de jeter des sorts fatals, de laisser le goître à un malfaisant mécréant ou d'apporter la dégénérescence physique à toute une communauté qui aurait bafoué la bonne croyance ! 
À un vantard indélicat lui ayant promis sa vigne, mais qui garde pour lui son vin, le saint lance une nuée de guêpes chaque fois qu'il tire son vin jusqu'à ce qu'il se souvienne et tienne son serment.




La tradition raconte que Dieudonné perdu dans le brouillard jette sa hache de la chaume du Rossberg surplombant le col du Bonhomme. 
Cette hache de prairie rompt le brouillard et fait surgir la puissante source saint Dié, au lieu dit nommé depuis "Petit saint Dié". 
Il construit sa cahute, s'y installe en ermite et survit reclus dans la solitude givrée, nourri par les bonnes victuailles que Huna, compagne d'Huno lui faisait parvenir, et échangent avec les anes, qui sont ou bien des esprits des morts anaons ou bien des fées à pattes d'oies qui hantent les sommets des montagnes par bonds en arc de cercle. 
Épuisé à son arrivée que la tradition commémorative la plus récente fixe au début de 669, il meurt soit quelques mois plus tard soit après dix années de contemplation monacale, un jour avant le plus grand soleil (solstice ?).






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Saint-Dié est la grande ville de mon enfance, celle de mes aïeux également…


Les patronymes déodatiens de mon arbre : 

Chanal, Claudel, Didiergeorge, Gérard, Grivel, Grosgeorge, Henry, Houssemand, Lamaze, Mathis, Vincent.


Demain, rendez-vous avec Catherine d’Espinal, mon sosa n° 805
( sources wikipédia - arbre perso)

mardi 3 juin 2014

C comme Charmes

J’ai laissé 8 années de ma jeune vie à Charmes, dans les Vosges…










Charmes est une commune française située dans le département des Vosges en région Lorraine

L'appellation Charmes-sur-Moselle, fréquente sur les cartes postales anciennes, est parfois utilisée à des fins touristiques.

Ses habitants sont appelés les Carpiniens.





Charmes se trouve entre Nancy et Épinal, sur la RN57, au pied d’une colline des Côtes de Moselle nommée le Haut du Mont et près d’une vaste forêt, la forêt de Ternes.
Traversée par le Canal de l'Est et la Moselle, son environnement naturel est préservé.

Le nom des habitants de cette ville, les Carpiniens, est dérivé de « Carpini », nom sous lequel Charmes se lit dans le « parvillé » du diocèse de Toul en référence à sa forêt plantée de charmes.

L'origine de Charmes remonte à l'époque gallo-romaine : avec une castra stativa ou une villa.










Blasonnement :
D'azur à la levrette d'argent, tenant en ses pattes une croix de Lorraine d'or.


Commentaires : Le sceau de Charmes du xviie siècle représentait un chien passant sans indication d'émaux. Le blason actuel apparaît dès le siècle suivant, il est accompagné de la devise qui témoigne de la fidélité de ses habitants envers les ducs de Lorraine. Le blason communal représenté sur la facade de l'hôtel de ville est légèrement différent. L'artiste qui le réalisa plaça la croix de Lorraine dans un écusson de gueules et contourna la tête de la levrette.



La ville de Charmes est titulaire de la Croix de Guerre 39-45 depuis le 11 novembre 1948.


Sa devise est « La fidélité charme les cœurs »





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Décembre 1979…

J’ai eu 8 ans le mois dernier, je suis en CE2 à Saint-Roch, un quartier de Saint-Dié-des-Vosges…

On habite à la Fontenelle avec ma mère; elle est pharmacien assistante et je sais qu’elle cherche à s’installer pour de bon… Ca fait dix ans qu’elle est employée…



Janvier 1980…

Tout bascule…Le camion de déménagement, les cartons, le chien… On s’en va.

Elle a trouvé une officine à deux diplômes dans les Vosges, à 50 kilomètres de là, à Charmes…

Je vais y trainer mes guêtres de gosse et d’ado… jusqu’en 1988.

Nouveau logement, nouvelle école, nouveaux copains, nouvelle ville….la claque est franche.


J’y apprends la musique avec Monsieur Jean-Marie Béchet, mon maître et Directeur en CM2, professeur de musique et chef de l’harmonie municipale. Puis avec Mme Jacqueline Collot, professeur de Piano et d’orgue.


Je vais faire du judo à la MJC, au bord du canal du Moulin.

Je prends souvent mon vélo pour livrer une ordonnance dans un village voisin…La campagne est agréable…

Le soir, nous allons parfois aux complies en vélo à l’abbaye d’Ubexy, où les soeurs fabriquent des hosties…c’est là que je ferai ma première communion, seul devant l’assemblée des religieuses….high time !


Les années passent, douces, et après mon brevet des collèges en 1986, à 14 ans, je pars en pension à Lunéville, Institution St Pierre Fourier….

Que c’est bon de rentrer le week-end !


J’ai 16 ans, je quitte la ville en juillet 1988 pour rejoindre mon père, ma belle-mère, mon frère et ma soeur à Marolles-en-Brie, Val-de-Marne….



Je me souviens encore du mois de juin et des cris des martinets, de la fête foraine sur les bords du canal de l’Est, des 50 cm de neige en hiver (on allait au collège quand même^^), des tartes aux mirabelles, des Chamagnons (ces délicieux chocolats), du père Gantois qui tenait la boucherie en face de la pharmacie centrale, de tous mes profs, de mes potes, de mes premières amours, du délire des années 80, des orgues de l’église où j’ai officié parfois, de la 1ère Charmes, la troupes de scouts unitaire où j’étais second de la patrouille des Loutres…. J’en passe et des meilleures….







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Charmes possède aussi ses personnalités comme :


Jean Ruyr, né vers 1560, auteur des Recherches des Saintes Antiquités de la Vosge.


L'abbé Feys, natif de Charmes, créateur en 1803 du couvent de Portieux qui essaima dans le monde entier.


Charles Joseph Buquet (4 juin 1776 à Charmes - 14 avril 1838 à Vandœuvre-lès-Nancy), général et baron de l'Empire.


Louis Léopold Buquet, frère aîné du précédent, lui aussi général et baron de l'Empire, député des Vosges.





Le général baron Marion, tué en Russie en 1812.




Maurice Barrès (1862-1923) essayiste, romancier, homme politique.




Philippe Barrès, son fils, journaliste et député.





Marcel Goulette (1883-1932), aviateur.




Xavier Collin, né le 17 août 1974 à Charmes, footballeur.





Bruno Clément, né le 5 mai 1969 à Épinal, gardien de but.






On trouve aussi la maison de Claude Gelée, dit Le Lorrain à Chamagne. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Gelée)







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Les Vosges sont belles, soient-elles des Hauts ou de la plaine ;)


(sources : Wikipédia - Delcampe - Dany Bouzey - perso )




-> Prochain épisode : la Déodatie 

lundi 2 juin 2014

B comme BAN


Qu’est-ce qu’un Ban


  • Au Moyen Âge


Le ban est une institution politique et territoriale des royaumes francs, qui a trait à la reconnaissance de droits de communautés chrétiennes organisées par une assemblée politique spécifique, représentative des hommes libres adhérents à ce groupe. 
Le roi, soucieux de la bonne évangélisation que lui garantit l'évêque et des troupes de moines, participe à sa fondation et apporte une base financière et territoriale généreuse, extraite du fisc, c'est-à-dire du vaste domaine royal. 
Le découpage territorial en grand ban apparaît au VIIe siècle aux confins de l'Austrasie et se développe rapidement à la fin des temps mérovingiens.

Les grands aristocrates, qu'ils soient à l'initiative des bans par leurs réseaux de clientèles, ou que par leurs fonctions comtales ou ducales, ils supervisent ou encadrent ces entités semi-autonomes, extirpent un pouvoir éminemment renforcé, tant au point de vue spirituel que temporel. 
Les monastères, au pied desquels se développe une vie profane économique et au sein desquels est enterré la famille du fondateur, sont devenus des lieux sacrés, incontournables chamboulant la hiérarchie immuable de la cité épiscopale et l'harmonie des diocèses du Bas-Empire
Les troubles ou les rivalités entre ces nouveaux princes quasi-autonomes et leurs bandes amenèrent un effondrement des structures du Bas-Empire et du premier regnum francorum, celui du monde mérovingien.

Féodalité au sortir des temps carolingiens

Si on supprime tous les droits aux habitants, le ban désigne le pouvoir de commandement du seigneur guerrier et protecteur sur la terre et ses sujets manants, considérés en bétail inaliénable, taxable et corvéable ainsi que l'origine du terme feod le mentionne. 
Les lois de cartulaire se sont converties en véritables astreintes domaniales qui englobent pèle-mêle les domaines privés aux terres autrefois publiques ou communes, et les esclaves des manses serviles, les colonies dépendants et autres hommes aux statuts variés et contractuels de cultivateurs, d'éleveurs ou d'artisans de former une plèbe indistincte et dominée. 
Une foule de droits applicables en cas de sortie de l'espace domaniale du ban s'édifie selon des modalités typiquement locales et fort variables suivant les grandes régions : droit de mainmorte, droit de formariage, marquage du statut de servage par les lignées paternelles et/ou maternelles, stricte obligation de résidence ou seulement pour hériter...
Mais il ne faudrait pas considérer que la féodalité, là où elle s'est maintenue et codifiée, n'ait jamais dépassé l'oppression brute ou la remise en servage généralisée. 
En Occident, elle a atteint, notamment sous sa forme aboutie franco-flamande, des raffinements financiers, bancaires et aussi intellectuels aux XIIe et XIIIe siècles. Elle consiste à instaurer ou restaurer un espace supérieur de nature financière et transactionnelle en monnaie en partie bancaire, des modes et savoirs caractéristiques d'exploitation. 
Émerge le monde d'entrepreneurs ou de fermiers qui deviennent libres de conduire leur exploitation comme il leur semble à condition d'assurer fermages, taxes et redevances. Le succès des plus ingénieux assure en rétroaction une monétarisation de l'économie plus complète et une dépendance économique de la troisième catégorie dominée, la foule dépendantes des manouvriers ou saisonniers.
Le latin médiéval bannum qui, venant d'un terme mérovingien indique l'amende ou la mise à l'amende, signifie l'idée d'obliger, de contraindre. La seigneurie banale en est issue. Le seigneur en quête de ressources invente l'économie politique et le monopole public pour ses besoins.

Convoquer son ban se disait au Moyen Âge de l'appel fait par le seigneur à ses vassaux pour les convoquer à la guerre. Du mot ban pris dans cette acception sont dérivés les mots bannière et seigneur banneret. Dans les appels faits pour service militaire, on distinguait le ban proprement dit, composé des vassaux immédiats, convoqués par le roi lui-même, et l'arrière-ban, composé des vassaux convoqués par leurs suzerains.

Évolution des bans :
Les lieux fondateurs des premiers bans n'ont parfois pas survécu aux démantèlements ou aux morcellements orchestrés par les forces politiques. 
C'est paradoxalement le monde religieux, qui, inventant des filiations ou des liens hagiographiques avec l'évangélisateur proclamé, le plus souvent le restaurateur d'une bonne pastorale, ou amenant par une mauvaise historiographie à confondre l'organisation paroissiale du XIIIe siècle avec le ban politique et religieux du VIIe siècle a repris le flambeau de la plus vieille institution.



  • Par extension, territoire sur lequel s’exerce le pouvoir de commandement du seigneur


Le ban désigne, notamment dans l'est de la France, un territoire délimité dont les bornes sont énoncées par la tradition : paroisse, terres d'un village exploitées sous un règlement commun, domaine dépendant d'une institution religieuse.

À l'origine, le ban est un pouvoir de commandement sur les hommes. Suivant sa nature civile, militaire ou religieuse, il a fini, sujet à métonymie, par désigner le territoire sur lequel il s'applique.

En Alsace et en Lorraine, plusieurs toponymes attestent ce sens du mot : les communes actuelles de Ban-de-Laveline, Ban-de-Sapt et Ban-sur-Meurthe-Clefcy, dans le département des Vosges ; Ban-de-la-Roche, dans le département du Bas-Rhin; Ban-Saint-Martin en Moselle.

  • Territoire communal. Synonyme : finage


Le finage correspond aux limites d'un territoire villageois
Très souvent le finage regroupe plusieurs terroirs permettant une diversification des ressources. 
En Europe, les limites des finages médiévaux se sont souvent transformées en limites de communes.

Le finage est divisé en trois grandes parties de distribution souvent centripète :
l'habitat
le parcellaire agricole (la frange cultivée et les prairies)
les forêts, bois, marais et zones humides.

Il correspondait à un territoire sur lequel une communauté de paysans s'était établie et exerçait dès lors leurs droits agraires sur cet espace.
Le plan d'organisation d'un finage est défini par l'habitat ainsi que la morphologie agraire du territoire.

Le finage contemporain :
La spécialisation agricole peut être perçue comme une remise en question du finage dans les espaces qui ont adopté la monoculture.


Ce mot, Ban, d’origine controversée, est l'incarnation de l'autorité publique : celui qui  possède le ban a le droit de contraindre, de commander, de châtier, de bannir. 


Les villages vosgiens…



Ban-de-Laveline :



 http://fr.wikipedia.org/wiki/Ban-de-Laveline

Je n'ai pas de racines dans ce village mais nous habitions à Coinches avec mes parents lorsque j'avais 5 ans et mon père jouait la messe à l'église de Coinches et de Colroy-la-Grande...Il a néanmoins essayé les orgues de Ban-de-Laveline :)




Ban-de-Sapt :






Mes patronymes saptésiens :
Severin, Bastien, Saint Dizier, Bertrand.



Ban-sur-Meurthe :





Mes patronymes : 
Antoine, Blaise, Chenal, Colhey, de la Maize, de Lalevée, Desrexel, Desroses, Duchesne, Durand, Duvoid, Grivel, Hagimont, Houssemant, Lalevée, Mandra, Marchal, Pierron, Thiebaut, Valdezey, Valentin, Vauthier, Vichard.

Fermez le ban !

(sources Wikipédia - Delcampe - Google map)

A demain pour Charmes ;)