Dans l'épisode précédent, nous avons découvert Arthur Louis JOANNES, sa famille et son parcours depuis sa naissance jusqu'à son incorporation et son affectation au fort de Vaucouleurs (55) à la fin de l'année 1912.
Le fort contient plus de 600 hommes, 8 chevaux, une infirmerie de 30 lits et... une femme, la cantinière.
Il s'agit de Madame Maria Anna RUHLMANN qui est née le 28 septembre 1881 à Erlenbach (Albé 67).
L'Alsace était alors sous occupation allemande.
Elle se marie le 25 septembre 1906 à la mairie du IIIe arrondissement de Paris avec Henri Constant BOURRÉE, né le 15 novembre 1882 à Saint-Pierre-lès-Calais (62).
Le couple aura une fille, Henriette Odile Augustine, née le 1er juin 1907 à Neufchâteau (88).
Henriette se mariera après la guerre, le 26 octobre 1929 à la mairie de Saint-Dié-des-Vosges, avec Adrien PETEUIL.
En consultant la fiche matricule d'Henri BOURRÉE, on observe ses domiciles successifs pour suivre le parcours de la famille.
On remarque également son métier : d'abord palefrenier puis cantinier.
"La cantinière, généralement l'épouse d'un sous-officier du régiment, était celle qui en temps de paix s'occupait de la cantine, lieu de distribution de vivres et de boissons pour les hommes de troupe. Elle était la seule femme à vivre à l'intérieur de la caserne, dans un logement séparé qu'elle partageait avec son mari. En campagne, les cantinières suivaient les troupes pour assurer le ravitaillement et les diverses tâches de la vie quotidienne. Ainsi étaient-elles amenées à faire la lessive, à servir de barbier et à donner les premiers soins aux blessés. Même si elles étaient tenues en principe à l'écart des champs de bataille, elles côtoyaient souvent le danger au péril de leur vie.
La suppression des cantinières en 1914 constitua l'aboutissement d'un processus de retrait progressif des femmes de l'univers guerrier."
Les mots des soldats, de Odile Roynette, éditions Belin 2004, ISBN 2-7011-3050-6
Wikipédia
Seule femme présente au fort, Maria Anna est "protégée" en raison de sa fonction.
Outre son activité de préparation de l'ordinaire (repas commun des soldats), elle propose ses services pour l'entretien du linge, de l'hygiène pileuse, de la vente de divers produits comme le tabac, l'encre pour la correspondance, mercerie, etc... et surtout, surtout le vin !
Le confort mis à disposition des militaires par la cantinière est primordial pour l'entretien du moral de la troupe, confort qui pouvait passer par quelques plaisirs charnels pour certaines.
Ce n'était pas le cas de Maria, épouse et mère d'un enfant de 7 ans.
Pour améliorer la vie quotidienne des hommes, Maria élevait à l'extérieur du fort des animaux domestiques, une chèvre pour son lait et des lapins pour leur viande.
Chaque jour, elle quittait le fort pendant une heure pour les nourrir et s'en occuper.
... Juillet 1915
Maria est âgée de 33 ans.
Henriette qui vit auprès de sa mère vient d'avoir 8 ans.
Henri, le père, est mobilisé au 10e régiment de chasseurs à cheval stationné près de Hersin-Coupigny (62).
Il ne va pas faire très chaud pendant ce mois de juillet 1915 : on relève des températures maximales autour de 18,5°...
Mardi 13 juillet.
C'est la veille de la fête nationale.
La journée est relativement calme au fort.
La carte du front du 13 juillet 1915 montre qu'il est bien à l'arrière et ne subit pas ce qu'endurent les bonhommes qui sont au contact.
Un soldat à l'arrière est au repos, mais pas dans un fort. Il s'ennuie.
Ce jour là, Maria raconte :
"Le 13 juillet, vers 17 heures, je suis sortie du fort pour aller soigner mes bêtes, logées dans une baraque en dehors du fort. En passant au poste (de garde), le canonnier Perrin m'adressa la parole pour avoir du vin et me demanda si je serais longtemps absente.
Je lui répondis environ une heure, comme d'habitude.
Comme il n'y avait personne pour garder ma cantine, je suis rentrée plus tôt que d'habitude.
Vers 5h30, en pénétrant dans mon logement, dont la porte était fermée à clef, j'ai regardé partout, sous le lit, derrière les portes.
Puis revenant dans le cabinet noir, je me disposais à allumer une allumette pour passer l'inspection de ce local très obscur.
J'étais inquiète toutes les fois que je m'absentais, à cause de vols répétés d'argent dont j'avais été victime."
Maria entra dans le cabinet noir et subitement...
... Nous le saurons dans le prochain épisode :)
Outre son activité de préparation de l'ordinaire (repas commun des soldats), elle propose ses services pour l'entretien du linge, de l'hygiène pileuse, de la vente de divers produits comme le tabac, l'encre pour la correspondance, mercerie, etc... et surtout, surtout le vin !
Le confort mis à disposition des militaires par la cantinière est primordial pour l'entretien du moral de la troupe, confort qui pouvait passer par quelques plaisirs charnels pour certaines.
Ce n'était pas le cas de Maria, épouse et mère d'un enfant de 7 ans.
Pour améliorer la vie quotidienne des hommes, Maria élevait à l'extérieur du fort des animaux domestiques, une chèvre pour son lait et des lapins pour leur viande.
Chaque jour, elle quittait le fort pendant une heure pour les nourrir et s'en occuper.
... Juillet 1915
Maria est âgée de 33 ans.
Henriette qui vit auprès de sa mère vient d'avoir 8 ans.
Henri, le père, est mobilisé au 10e régiment de chasseurs à cheval stationné près de Hersin-Coupigny (62).
Il ne va pas faire très chaud pendant ce mois de juillet 1915 : on relève des températures maximales autour de 18,5°...
Mardi 13 juillet.
C'est la veille de la fête nationale.
La journée est relativement calme au fort.
La carte du front du 13 juillet 1915 montre qu'il est bien à l'arrière et ne subit pas ce qu'endurent les bonhommes qui sont au contact.
Un soldat à l'arrière est au repos, mais pas dans un fort. Il s'ennuie.
Ce jour là, Maria raconte :
"Le 13 juillet, vers 17 heures, je suis sortie du fort pour aller soigner mes bêtes, logées dans une baraque en dehors du fort. En passant au poste (de garde), le canonnier Perrin m'adressa la parole pour avoir du vin et me demanda si je serais longtemps absente.
Je lui répondis environ une heure, comme d'habitude.
Comme il n'y avait personne pour garder ma cantine, je suis rentrée plus tôt que d'habitude.
Vers 5h30, en pénétrant dans mon logement, dont la porte était fermée à clef, j'ai regardé partout, sous le lit, derrière les portes.
Puis revenant dans le cabinet noir, je me disposais à allumer une allumette pour passer l'inspection de ce local très obscur.
J'étais inquiète toutes les fois que je m'absentais, à cause de vols répétés d'argent dont j'avais été victime."
Maria entra dans le cabinet noir et subitement...
... Nous le saurons dans le prochain épisode :)
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Sources :
- Mémoire des Hommes
- Archives départementales du Bas-Rhin
- Archives de Paris
- Archives départementales de la Meuse
- ebay.fr
- Carto1418.fr
Bigre, vous nous laissez sur notre faim !
RépondreSupprimerAttendons donc.
l attente va être longue :)
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